Le temps parfait pour rester lire des bandes dessinées au chaud en écoutant la pluie tomber, non ? Et ce ne sont pas les idées qui manquent par ici. Il y a la drôlerie, la tendresse et la douceur des Grands Espaces de Catherine Meurisse chez Dargaud, il y a l’inventivité, l’imagination débordante, le trait coloré et l’immense réussite d’Emilie Gleason qui dans Ted drôle de coco nous parle autisme et Asperger avec une infinie justesse, il y a aussi Cabanes & Manchette, duo parfait, qui nous entraîne dans les années 60, sur fond d’activisme politique digne des plus grands polars ou chaque page est un monde en soi, et enfin le tout dernier opus de l’indétrônable Altarriba. Dans ce nouvel album, notre personnage principal, Angel Molinos, psychologue et écrivain raté, franchit dangereusement les limites sur ordre de sa hiérarchie, donnant lieu à une introspection insoupçonnés, une merveille de narration, ou l’utilisation des noirs et blanc frise le génie. A vos lectures !
Anaïs & Marceau
Lisez des BD !!
En avant les vacances !
Des idées pour votre mercredi après-midi avec un double coup de cœur pour les géniales aventures du non moins génial, bien que fatigué Jean-Michel de Magali Le Huche et les désopilantes considérations existentielles de Ratapoil signées Delphine Durand, deux albums à dévorer avec fous garantis en prime.
De quoi faire naître des vocations, et ça tombe bien, pour ça il y a les parfaites histoires à illustrer soi-même de Super éditions … et on avoue avoir un faible pour La vie secrète des bananes et le jeu des 7 familles à illustrer. A vos crayons 🖍 ✏️✨⭐️📚
#lespépitesdelarentrée 📚
Aéroport Roissy-CDG. Arrivée là sans mémoire, la narratrice erre d’un terminal à l’autre, croisant les voyageurs et le personnel. Elle est devenue une « indécelable », une SDF déguisée en passagère. Quand un homme, qui tous les jours vient attendre le Rio-Paris, tente de l’aborder, elle cherche alors à retrouver le fil de son histoire.
Un superbe portrait de femme, isolée du monde, dans cet aéroport. Une quête d’identité où l’amour révèle toute sa puissance. Vibrant !
Thomas
Roissy, Tiffany Tavernier, Sabine Wespieser éditeurs
#lespépitesdelarentrée
Avec Le sillon, son deuxième roman, publié aux éditions Le Tripode, Valérie Manteau persiste et signe sur le chemin d’une voix hors norme et d’une écriture incarnée et sensuelle.
L’auteure nous fait vivre une immersion dans l’histoire et le présent d’Istanbul sur les traces du journaliste et écrivain turc Hrant Drink, assassiné par un nationaliste turc en 2017.
Ce que dit le Sillon c’est à la fois l’histoire, d’une ville, mais aussi celle d’un peuple et d’un pays tout entier. C’est à la fois dire la Turquie d’hier et d’aujourd’hui, mais aussi l’Europe et ses dérives contemporaines, où l’on croise pourtant l’humanité partout, à travers le regard sensible et profond de son auteure.
Le récit est porté tout au long du roman par une écriture dense et empreinte de justesse et dont le souffle ne vous laisse aucun répit.
Un texte vif, lucide, addictif, et au milieu du tsunami de la rentrée littéraire, il vous reste en tête, l’air de rien, par son propos et les réflexions qu’il amène avec lui. On en ressort forcément bouleversé et probablement aussi un peu changé. La marque de ce que peut être un très – très – bon roman, à ne rater sous aucun prétexte.
Anaïs
#lespépitesdelarentrée, c’est aussi en bande dessinée !
« Les rigoles » de Brecht Evens , chez Actes Sud
Les aficionados de la bande dessinée ne s’y tromperont pas, au premier coup d’œil on reconnait l’univers détonnant et foisonnant du génie Brecht Evens. Pour les moins expert(e)s, un conseil, armez-vous non pas d’un œil mais bien de vos deux yeux, il faut au moins ça pour apprécier tout le talent du monsieur. Il y avait eu « les Noceurs », « les Amateurs » et aussi « Panthère », tous publiés par @actessud , il y a donc désormais « Les Rigoles », une plongée au cœur d’une soirée d’été fantasque et colorée en forme de rêve halluciné.
Ça fourmille, ça grouille, ça dit tout et son contraire, c’est une merveille d’inventivité, de jeux de couleurs et de transparences comme sait si bien les maîtriser Brecht Evens.
Une véritable ode au dessin et à tout ce que la BD peut contenir de plus génial et jouissif.
A noter pour aller plus loin encore, l’excellente émission de Marie Richieux « Par les temps qui courent » à laquelle s’est prêté Brecht Evens et à écouter en intégralité dans sa version Podcast sur France Culture.
Anaïs