Avec Le sillon, son deuxième roman, publié aux éditions Le Tripode, Valérie Manteau persiste et signe sur le chemin d’une voix hors norme et d’une écriture incarnée et sensuelle.
L’auteure nous fait vivre une immersion dans l’histoire et le présent d’Istanbul sur les traces du journaliste et écrivain turc Hrant Drink, assassiné par un nationaliste turc en 2017.
Ce que dit le Sillon c’est à la fois l’histoire, d’une ville, mais aussi celle d’un peuple et d’un pays tout entier. C’est à la fois dire la Turquie d’hier et d’aujourd’hui, mais aussi l’Europe et ses dérives contemporaines, où l’on croise pourtant l’humanité partout, à travers le regard sensible et profond de son auteure.
Le récit est porté tout au long du roman par une écriture dense et empreinte de justesse et dont le souffle ne vous laisse aucun répit.
Un texte vif, lucide, addictif, et au milieu du tsunami de la rentrée littéraire, il vous reste en tête, l’air de rien, par son propos et les réflexions qu’il amène avec lui. On en ressort forcément bouleversé et probablement aussi un peu changé. La marque de ce que peut être un très – très – bon roman, à ne rater sous aucun prétexte.
Anaïs